La scolarisation en milieu ordinaire : classe ordinaire, SEGPA, ULIS
La scolarisation en milieu ordinaire dans une classe ordinaire à temps complet est la règle.
La scolarisation peut également se faire dans un dispositif spécialisé géré par l’Education Nationale.
Les dispositifs spécialisés pilotés par l’Education Nationale sont les ULIS et les DAR (en cours de déploiement en Isère).
Tout cela : orientation éventuelle en ULIS ou DAR, aide humaine, matériel, aménagements, adaptations, nécessite un PPS rédigé par l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH (MDA) et donc le dépôt d’un dossier de demande auprès de celle-ci.
La page ASH de l’Académie de Grenoble
La page Ecole Inclusive de l’Académie de Grenoble
La scolarisation en classe ordinaire.
En classe ordinaire, les enseignants sont inégalement formés au handicap en général et à l’autisme en particulier, aux adaptations nécessaires pour qu’un enfant autiste 1/ n’aie pas de troubles du comportement, 2/ accède aux apprentissages scolaires, bref « devienne élève ».
Scolariser son enfant autiste en classe ordinaire ressemble donc souvent, pour l’enfant et ses parents, à une loterie : à chaque rentrée, on découvre ou redécouvre ses interlocuteurs.
Les interlocuteurs des parents sont :
- l’enseignant référent :
- suit la scolarisation de chaque enfant ayant une notification MDPH (MDA),
- réunit et anime l’ESS,
- doit avoir un rôle d’information, de conseil et d’aide ;
- en maternelle et au primaire :
- l’enseignant/e de l’enfant ;
- au collège et au lycée :
- le professeur principal : pour discuter des adaptations pédagogiques s’il y en a ;
- l’infirmier/infirmière scolaire : il / elle peut être vigilant sur l’apparition de troubles anxieux, et l’infirmerie peut être un lieu refuge en cas de sur-stimulation sensorielle, de besoin de calme… Il/elle peut également sensibiliser les enseignants et le personnel de la vie scolaire aux besoins de l’enfant ;
- certains établissements ont des référents handicaps qui sont des enseignants formés aux adaptations pédagogiques qui peuvent aider leurs collègues ;
- le / chef d’établissement : pour suivre la mise en œuvre du PPS
En cas de difficultés
La scolarisation d’un enfant autiste à l’école ordinaire peut poser des difficultés de comportement, qui sont souvent un motif de tension entre les écoles et les familles. Les écoles peuvent manquer de moyens, les enseignants peuvent manquer de formation ; lorsque l’école est dépassée, elle peut avoir tendance à vouloir orienter l’enfant ailleurs, en considérant que c’est pour son bien.
En classe ordinaire, les adaptations peuvent inclure :
- de l’aide humaine
- des outils pour rendre les apprentissages accessibles
- un aménagement d’emploi du temps
- des adaptations pédagogiques
L’école / l’enseignant/e peut faire appel aux ressources de l’Education Nationale pour intervenir en classe :
- psychologue de l’Education Nationale : leur niveau de formation est assez hétérogène donc pas toujours pertinent
- professeur ressource autisme :
- Nord Isère : Mme Amandine Michel, ressource TSA38NORD@ac-grenoble.fr
- Sud Isère : Mme Ely Musziynski, ressourceTSA38SUD@ac-grenoble.fr
- EMAS, Equipe Mobile d’Appui à la Scolarisation
Si votre enfant va rester en milieu ordinaire et en classe ordinaire, nous conseillons aux familles de construire autant que possible avec l’école une relation professionnelle et constructive.
D’une part, il faut veiller au respect des droits de son enfant :
- veiller à ce que ses besoins de compensation soient clairement établis dans un PPS :
- attention un GEVA-Sco n’est pas un PPS ;
- veiller à ce que le PPS soit mis en œuvre par l’école :
- par exemple, ne pas accepter que l’enfant ne soit pas accepté à l’école en l’absence de l’AESH ;
- par exemple, faire une mise en demeure ou un référé si l’AESH est absente ;
(l’absence de l’AESH met en difficulté et l’enfant, et l’enseignant/e) ;
- veiller à ce que l’ESS permette de faire le bilan du PPS et de l’actualiser si nécessaire ;
- communiquer avec l’école sur les capacités et les difficultés de son enfant, afin que l’équipe éducative sache quels outils elle peut mobiliser pour adapter l’environnement et les activités d’apprentissage.
- s’entendre avec la direction / l’enseignant/e sur des règles de communication pour que la transmission d’informations en cas de difficultés à la maison ou à l’école soit claire et rapide.
- sur l’orientation : elle appartient aux familles, ce sont les parents qui font une demande d’orientation à la MDPH (MDA). C’est à vous de la choisir en fonction de ce qui vous paraît le mieux compte tenu du bien-être de votre enfant à l’école, de votre fonctionnement familial, etc.
D’autre part, quand l’école fait part de difficultés, il est utile :
- avec l’aide des professionnels qui suivent l’enfant, d’établir une liste de leurs recommandations de compensation pour l’établissement du PPS, et de communiquer cette liste à l’équipe éducative ;
- de proposer à l’école, si elle est d’accord, que les professionnels médico-sociaux qui suivent l’enfant viennent l’observer à l’école pour proposer des solutions concrètes.
Consultez la page des FAQ pour des cas plus précis.
A partir du secondaire : SEGPA et EREA
Les SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté) et les EREA (Etablissements Régionaux d’Enseignement Adapté) sont des classes qui accueillent des élèves « qui présentent des difficultés graves et durables », c’est-à-dire qu’ils ont un retard important dans l’acquisition des connaissances du Cycle 3.
Pour cette raison, elles accueillent aussi des élèves en situation de handicap.
On peut demander une orientation en SEGPA ou en EREA à la MDPH (MDA). Néanmoins, ce n’est pas obligatoire. L’orientation peut être proposée par l’équipe éducative dès le CM2.
On remplit un dossier de demande vers l’EGPA.
Les SEGPA sont implantées dans des collèges.
Il peut y avoir une AESH collective dans une classe de SEGPA. Il n’y a pas d’aide humaine individuelle.
Les enseignants sont des professeurs des écoles spécialisés et des enseignants du secondaire.
Les classes comptent en principe 16 élèves.
En Quatrième et en Troisième les élèves ont plusieurs heures hebdomadaires d’ateliers de découverte professionnelle.
Les élèves passent le DNB Pro en fin de Troisième.
Ils peuvent poursuivre leurs études en voie professionnelle (lycée professionnel ou CFA ou EREA).
Les EREA sont des établissements autonomes et disposent d’un internat. Ils recherchent pour leurs élèves l’acquisition d’une qualification professionnelle de niveau CAP.
L’enseignement est adapté et individualisé.
Il n’y a pas d’aide humaine individuelle.
La scolarisation en ULIS
Les ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire) sont des dispositifs installés dans les écoles et intégralement pilotés par l’Education Nationale.
Pour y accéder il faut obligatoirement une notification de la MDPH (MDA).
Bien que ce ne soit pas une pièce obligatoire, la MDPH (MDA) de l’Isère demande systématiquement un bilan neuropsychologique à l’appui d’une notification en ULIS. Les parents / représentants légaux sont libres de choisir le professionnel de leur choix pour faire passer ce bilan.
Les élèves sont inscrits dans la classe de référence correspondant à leur classe d’âge et par conséquent comptabilisés dans les effectifs de l’école ou de l’établissement scolaire depuis 2019.
Les élèves orientés en ULIS sont ceux qui, en plus des aménagements et adaptations pédagogiques et des mesures de compensation mis en œuvre par les équipes éducatives, nécessitent un enseignement adapté dans le cadre de regroupements.
Un élève en ULIS peut donc alterner entre
- des temps d’apprentissage en regroupement avec l’enseignant/e coordinateur/trice de l’ULIS
- des temps en inclusion avec son groupe classe de référence.
Une ULIS est coordonnée par un/e enseignant/e spécialisé/e.
Il/elle est assisté par une aide humaine collective.
« L‘orientation en Ulis ne répond pas aux besoins des élèves qui nécessitent, sur tous les temps de scolarisation, y compris sur les temps de regroupement, l’accompagnement par une personne chargée d’une aide humaine individuelle ou mutualisée. »
Documents à remplir pour une orientation en ULIS Lycée
L’association Ulissons-nous ! rassemble des familles du Nord Isère qui militent activement pour l’ouverture de nouvelles ULIS.
Les DAR
Pour y accéder il faut obligatoirement une notification de la MDPH (MDA).
Le DAR (Dispositif d’Auto-Régulation) est un dispositif qui inclut une équipe médico-sociale au sein d’une école.
La différence avec les classes externalisées est
- au niveau de l’organisation : dans le cadre d’un DAR, toute l’équipe de l’école (enseignants, ATSEMs, parents) sont ou peuvent être formés et accompagnés tout au long de l’année scolaire, il s’insère dans un projet d’école global qui vise à améliorer l’inclusion de tous les élèves concernés par un trouble neuro-développemental ;
- au niveau du public : le DAR s’adresse spécifiquement aux élèves autistes qui sont en capacité de suivre les apprentissages du cycle dans lequel ils sont inscrits, avec ou sans troubles du comportement, avec ou sans comorbidités.
Il existe pour l’instant un seul DAR en Isère : école Elisée Chatin à Grenoble.